Menu
Nutrition & santé

Toux en été : la bronchite vermineuse n’est pas toujours responsable

par Dr Jean-Michel CUMINET

Partager cet article

Les strongles respiratoires sont responsables de la dictyocaulose chez les bovins (« bronchite vermineuse »). Si cette infestation parasitaire est assez fréquente, elle n’est toutefois pas la seule responsable d’un syndrome de toux en été/automne.

Diverses causes possibles de la « toux d’été »

Plusieurs origines sont fréquemment évoquées :

  • La bronchite vermineuse (dictyocaulose) : dans environ 30 à 40 % des cas.
  • Une origine virale : adénovirus, PI3, …et plus rarement RSV, BTV8, BVD, IBR… 
  • L’ehrlichiose (infection transmise par les tiques ) : importance en augmentation fort probable.
  • et d’autres causes mineures : la Fièvre Q, l’emphysème des regains…

 

Avant tout traitement en « aveugle » (souvent coûteux et qui peut s’avérer inutile en cas d’erreur sur l’agent responsable), des analyses sont donc nécessaires et réalisables avec votre vétérinaire traitant : notamment la coproscopie de Baermann pour la Dictyocaulose, des sérologies, des écouvillons nasaux ou autres prélèvements pour les autres « agresseurs » cités. L'association de plusieurs agents est possible.

 

La Dictyocaulose (strongles respiratoires)

C’est une infestation parasitaire difficilement prévisible et au diagnostic délicat.

Historiquement, ce ver pulmonaire touchait plutôt les jeunes bovins en 1ère et 2ème année de pâturage. Du fait de la généralisation des traitements antiparasitaires sur ces jeunes animaux, l’infestation est désormais surtout observée chez les adultes en été ou en automne.

 

Elle est imprévisible et dépend du climat de l’année et de conditions particulières d’élevage : mélange des âges, pâturage des génisses après des adultes « porteurs asymptomatiques », charge animale à l’hectare, traitements préventifs réalisés précédemment.

 

Elle engendre une baisse de production, une toux surtout déclenchée à l’effort, un essoufflement ; puis en l’absence de prise en charge, une surinfection bactérienne bronchique et pulmonaire lors de surinfection bactérienne (avec jetage, hyperthermie, anorexie…). La perte de production de lait peut être conséquente. La vie de l’animal peut dans certains cas être en danger.

 

Le cycle du parasite est de 21 jours.

  • La première infestation en début d’été peut passer inaperçue ou déclencher une légère toux selon que l’immunité qui s’installe est dépassée, ou pas, par la charge parasitaire.
  • La ré-infestation en fin d’été déclenche une réaction allergique du fait du premier contact, notamment sur les vaches adultes, avec toux. Difficile à prévoir, seule la vigilance de l'éleveur et la précocité du diagnostic peuvent en réduire les conséquences.

 

Le diagnostic se réalise par la recherche de larves dans les matières fécales par la méthode de Baermann ou de Mac Kenna. En cas d’absence de larve mais de persistance des symptômes, un deuxième contrôle est conseillé. Le coût de cette analyse est modique comparé à celui d’un éventuel traitement inutile s’il ne s’agit pas de bronchite vermineuse. Un impératif pour cette analyse : le prélèvement doit arriver rapidement (moins de 12 heures) sur le lieu d’analyse et être conservé dans de bonnes conditions durant le transport (attention aux rayons du soleil et excès de chaleur).

 

La prise en charge médicale est à choisir avec les conseils de votre vétérinaire traitant. Un changement de pâture est souhaitable.

 

A la suite d’une infestation, l’immunité acquise est de courte durée – environ 6 mois – et cette pathologie peut survenir chaque année. Les épisodes pluvieux d'été et d'automne expliquent parfois sa résurgence.

 

La bronchite vermineuse est une maladie qui s'achète d’où son apparition dans certains cheptels précédemment sains : pensez à vous renseigner auprès du vendeur (épisodes connus ?) et/ou à vermifuger vos animaux d’achats.

Contacter l'auteur

Des questions ?
Nos experts vous répondent !