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Réchauffement climatique

Vos terres électriques n’aiment pas la sécheresse !

par Jean-Paul THUARD

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En période de sécheresse, ce qui se produit de plus en plus souvent avec le réchauffement climatique, certains élevages constatent une augmentation des difficultés : les vaches passent moins bien au robot, l’éleveur observe plus de lappage au niveau des abreuvoirs, ou bien des signes de canibalisme dans la porcherie, défauts de fécondité… Ces phénomènes peuvent-ils être liés à vos prises de terres électriques (laiterie, porcherie, clôtures, forages…) ? Qu’en est-il vraiment ? Et que faire concrètement ?

En été, si vous devez parfois arroser votre terre de clôture, c’est que votre terre n’est pas bonne ! 

 

Terre électrique : séparer la terre de la clôture des autres terres de l’exploitation  

Petit rappel : la prise de terre est un élément essentiel de votre installation électrique. Elle a une fonction de sécurité par rapport aux risques d'électrocution, puis de « décharge des courants parasites » en lien avec l’usage d’équipements électriques (équipement de traite, tank, DAL, porcherie, forage…)  

Votre terre de clôture doit être impérativement indépendante des autres terres électriques de votre exploitation ! Son rôle est de permettre le « retour des électrons » lorsque le circuit de la clôture de votre parcellaire a des défauts. Plus votre électrificateur est puissant (en Joules OUT, c’est-à-dire la puissance en sortie de clôture) plus cette dernière doit avoir une faible résistance ! 

Les critères essentiels de la réalisation d'une bonne prise de terre sont une résistance suffisamment faible et un emplacement sans perturbations électriques ou naturelles. Ces perturbations sont identifiées lors d’un diagnostic électrique géobiologie. 

 

Quelle résistance faut-il pour une bonne terre ? 

Pour votre sécurité, une résistance inférieure à 50 ohms est obligatoire pour les locaux équipés d’eau et d’électricité (norme NF C15-100 pour les installations protégées par un différentiel haute sensibilité de 30 mA (obligatoire depuis 1992 sur les installations neuves ou modifiées), 

Pour neutraliser les champs électriques et les tensions parasites, la résistance de la terre doit être beaucoup plus faible pour limiter les tensions de contact ressentie par les animaux lors de la traite, au cornadis, à l’abreuvoir… Avec ses quatre pattes toujours dans l’humidité une vache est de 5 à 10 fois plus sensible que nous avec nos bottes ! Pour vos vaches il est souhaitable d’avoir une terre à moins de 18 oms ; il faut parfois être en dessous des 18 !!  

La vache est de 5 à 10 fois plus sensible que nous à l’électricité ! 

 

 

Mes recommandations pour faire une bonne terre !
 

La résistance de la prise de terre dépend de plusieurs éléments sur lesquels vous pouvez agir :

1 – La résistance dépend de la surface de contact entre le cuivre et la terre. Ainsi vous pouvezjouer sur la longueur de câble pour diminuer la résistance.

Pour une efficacité durable, je recommande de faire votre terre avec de la tresse en cuivre nu de section 25 mm² d’une longueur adaptée à la texture de terre, à votre équipement électrique (forage, robot, photovoltaïque.) et condition d’élevage. De même, évitez de faire des raccords car ils vieillissent mal, sinon faites un raccordement par brasure !

 

2 – La nature et l'humidité du sol vont être déterminants. Par exemple la résistance est élevée dans un sol rocheux ou sablonneux, et sera ainsi beaucoup plus vulnérable lors d’été sec !

 

L’humidité ramène des ions conducteurs entre le cuivre et le sous-sol ce qui améliore la capacité d’échange !

 

Si vous devez disposer votre terre sur un terrain difficile, comme sur la photo ci-dessous (sous-sol en schiste), il est parfois nécessaire de prévoir un complément d’eau. Pour cela, lorsque vous faites votre terre, ramenez un tuyau d’eau perforé au-dessus de la tresse. Ceci vous permettra de l’humidifier et ainsi améliorer la capacité d’échange du cuivre avec le sous-sol en période aride : l’humidité ramène des ions conducteurs entre le cuivre et le sous-sol.  En période sèche il vous suffira d’ouvrir le robinet d’eau !

Je conseille de faire la terre dans une bonne terre végétale ou de l'argile pour garder de l’humidité. Pour rendre la terre plus conductrice, n’hésitez à rapporter de la terre végétale chargée d’humus. La prise de terre doit être enfouie à une profondeur minimum de 1.5 m pour être efficace par tous les temps, aussi bien lorsqu'il gèle que par temps sec. Vous l’aurez compris, il s’agit toujours d’une question d’humidité !

De même, lorsque votre terre est faite sous une dalle de bâtiment ou celle à l’entrée de la laiterie il y a moins d’humidité, et elle sèche plus vite. Vous avez ainsi une moins bonne terre et surtout le phénomène sècheresse arrive beaucoup plus vite.

Placez la terre en zone neutre !

 

L’emplacement de votre terre est également important : elle doit être en zone neutre. Par expérience des diagnostics électriques et géobiologie que nous réalisons, il est important de placer une terre électrique en dehors de passage d’eau ou faille pour éviter un « couplage avec d’autres terres » ou de « polluer le sous-sol de votre élevage ».

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