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Médecines complémentaires

|Témoignage| « Phytothérapie? Je ne reviendrai pas en arrière ! »

par Nadège GODFROY

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Dominique Ozenne est installée avec son mari ,comme conjointe collaboratrice, dans une exploitation polyculture-élevage de la plaine vosgienne. Adepte des médecines complémentaires, Dominique, qui a suivi une des formations Natur’Elevage proposées cet hiver par Optival, nous partage son expérience.

Notre exploitation : Sérocourt (Vosges) : 1 UTH - 50 VL à 8900 kg - 106 ha SAU - Prairies permanentes (88ha) - Maïs (10 ha) - Orge + triticale (8ha)

Qu’est-ce qui vous a conduit à recourir aux médecines complémentaires?

« J’ai commencé à utiliser la phytothérapie à des fins personnelles. Je suis ensuite tombée sur un article dela presse agricole, dans lequel un éleveur témoignaitde l’utilisation de l’aromathérapie pour son troupeau. J’ai tout de suite voulu essayer ! »

Par quoi avez-vous commencé?

« Suite à l’article, nous avons voulu nous attaquer aux problèmes de bronchites de nos veaux. La nurserie n’est pas idéale (8,6m de hauteur), mais nous allons être bientôt à la retraite : pas question de réinvestir dans des bâtiments ! Il faut donc faire avec... A l’époque, nous vaccinions tous les veaux. Cela nous coutait cher et les veaux continuaient detousser. Nous étions obligés d’utiliser quand même finalement des antibiotiques. Durant l’été 2019, nous avons donc décidé d’essayer d’autres façons de faire. Nous avons réduit le nombre de veaux et nous avons utilisés des huiles essentielles de façon informative (ravintsara et laurier noble), (cf encart ci-dessous). Les résultats sur les veaux sont visibles dès 3 ou 4 jours ! Depuis, nous n’avons plus besoin de vacciner et nous n’avons utilisé que deux fois des antibiotiques, mais avec le recul je pense que ces veaux se seraient guéris par eux-mêmes...»

Aromathérapie informationnelle : « Certaines molécules aromatiques sont capables d’exprimer leurs propriétés juste en étant respirées de manière passive. En évitant le contact direct sur l’animal on travaille sur le milieu de vie et on limite ainsi le risque de résidus. Les odeurs sont par exemple diffusées au moyen d’éponges enfermées dans des boites de dérivation. » Joannick Dorso, vétérinaire formateur Seenovia, formateur Natur’Elevage

Le fait de diminuer le nombre de veaux était déjà très favorable à une amélioration des problèmes, les huiles essentielles ont permis de compléter la modification de conduite tout en rassurant l’éleveur. En tant qu’ancienne comptable, Dominique a souhaité chiffrer économiquement cette expérience concluante sur le plan technique. Voici ce que ça a donné :

  • 2018: vaccin intranasal + 2 bolus + 1 antibiotique + 1 anti-inflammatoire = 37,64 €/veau
  • 2019 : aromathérapie informationnelle + 1 bolus + 1 complément alimentaire = 13,18 €/veau

« Je ne reviendrai pas en arrière. Nous n’avons plus besoin de contention pour les veaux: moinsde stress pour eux et pour nous aussi! Ils ne toussent plus et ils démarrent bien. »

Est-ce que vous utilisez les médecines complémentaires pour d’autres pathologies ?

« A bien y réfléchir, nous utilisions déjà depuis plusieurs années la phytothérapie... Nous avons commencé avec des produits du commerce. Pour les strongles et les douves, sur la proposition de notre conseiller Optival Jean-Paul Romano, nous utilisons depuis plus de trois ans un aliment complémentaire à base d’ailet de tanaisie, combiné avecde l’huile de foie de morue. Nous en sommes très satisfaits: c’est plusnaturel etsurtout bien plus simplephysiquementque le drogage!»Dominique a calculé que le déparasitage «classique» leur coûtait auparavant 6,08 €/VL. Maintenant, le complémentalimentaire et la cure d’huile de foie de morue leur coûte 8,66 €/VL, sans compter le lait qui n’est plus détourné pendant 5 jours.Le couple Ozenne utilise également des compléments alimentaires à base de persil pour tarirles vaches hautes productrices. »

Avez-vous testé de nouvelles choses depuis votre formation ?

« Suite à la formation Natur’Elevage, nous avons essayé cet hiver une cure de vinaigre de cidre sur les vaches, pour drainer leurs foies. C’est très économique ! Nous avons fait une cure en décembre, puis une autre en janvier. Elles ont l’air de bien se maintenir en lait. »

Un mot pour résumer ?

« Ce que nous apprécions, c’est le combo gagnant relevé par les médecines complémentaires : facilité physique pour les mettre en œuvre, bien-être de l’animal et de l’éleveur et le coût raisonnable des produits. On travaille différemment et on stresse moins les animaux. Il y a de l’avenir pour ces médecines. La jeune génération veut revenir à des pratiques plus saines. Beaucoup d’éleveurs souhaitent travailler autrement, mais ils ont peur de se lancer par manque d’accompagnement. Avec le parcours de formation Natur’Elevage, nous apprenons en groupe et nous échangeons chacun nos expériences.Je me suis rendue comptelors de cette formation que, quelle que soit la structure, c’est la volonté de l’éleveur qui est importante pour déployer l’utilisation des médecines complémentaires. Personnellement, j’attendais depuis longtemps ce type de formation! Mon regret: qu’elle n’ait pas eu lieu il y a 20 ans...! »

 

Propos recueillis par Nadège VIEL –consultante agroenvironnement Seenorest (alliance Optival et Oxygen) 

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