Une huile essentielle est un concentré de plante issu d’une distillation à la vapeur d’eau pour la majorité d’entre elles. Cela a pour conséquence que certaines molécules actives (des molécules aromatiques comme des terpènes, des alcools ou autres) s’y trouvent en grande quantité. C’est d’ailleurs de ces substances que viennent les multiples propriétés des huiles essentielles : certaines en effet sont bactéricides, d’autres antifongiques, d’autres encore stimulent le foie et les propriétés sont ainsi presque infinies selon les huiles choisies.
En revanche il faut bien comprendre que si cette forte concentration présente un intérêt au niveau activité, elle implique aussi un risque de résidus, surtout si le dosage des huiles est mal maîtrisé ! Cela explique et justifie la réglementation en vigueur.
Si cette forte concentration présente un intérêt au niveau activité, elle implique aussi un risque de résidus, surtout si le dosage des huiles est mal maîtrisé !
La réglementation en effet interdit aux éleveurs d’avoir recours à l’automédication. Dès qu’un effet curatif ou préventif est revendiqué pour une plante ou un extrait de plante ou une substance active à base de plante, celui-ci est considéré comme un médicament (article L5111-1 du CSP). Donc tout usage d’une huile essentielle à des fins médicales doit être encadrée par une ordonnance du vétérinaire traitant de l’élevage : le vétérinaire y indiquera les délais d’attente forfaitaires c’est-à-dire 28 jours pour la viande, 56 jours en agriculture biologique. Aujourd’hui très peu de vétérinaires utilisent les huiles essentielles, sans doute à cause de cette réglementation très contraignante mais aussi par manque de formation puisque l’aromathérapie n’est pas du tout enseignée au cours des cursus d’enseignement vétérinaire en France.
Alors, comment utiliser les propriétés très intéressantes des huiles essentielles tout en respectant la réglementation et en évitant les risques de résidus pour le consommateur ? Pour cela il existe 2 voies :
Certaines molécules aromatiques sont capables d’exprimer leurs propriétés juste en étant respirées de manière passive
L’aromathérapie informationnelle : certaines molécules aromatiques sont capables d’exprimer leurs propriétés juste en étant respirées de manière passive. En évitant le contact direct sur l’animal on travaille sur le milieu de vie et on limite ainsi le risque de résidus. Les odeurs sont par exemple diffusées au moyen d’éponges enfermées dans des boites de dérivation. On a des résultats très intéressants en gestion de l’anxiété avant une manipulation ou en assainissement de l’air pour limiter les risques de maladies respiratoires par exemple.
L’utilisation de compléments alimentaires ou de produits d’hygiène contenant des huiles essentielles : ce genre de produit, très fréquent sur le marché, n’avance pas d’allégation thérapeutique (sinon il serait classé comme médicament) mais est clairement utilisé par les éleveurs pour aider à gérer la santé du troupeau. Certains se montrent très efficaces et permettent aux éleveurs de diminuer fortement le coût des soins mais il faut rester très critique face à ces produits dans la mesure où ils n’ont besoin de présenter aucune preuve d’efficacité pour être commercialisés.
Certains se montrent très efficaces et permettent aux éleveurs de diminuer fortement le coût des soins mais il faut rester très critique face à ces produits dans la mesure où ils n’ont besoin de présenter aucune preuve d’efficacité pour être commercialisés.
Il apparaît donc essentiel que les éleveurs se forment avant de songer à utiliser les huiles en élevage. Une formation leur permettra d’éviter de prendre des risques pour eux-mêmes, pour leurs animaux et pour la filière. Une formation leur permettra aussi de comprendre en quoi tel ou tel autre produit pourrait être pertinent par rapport aux soucis de leur élevage, en fonction des propriétés des huiles essentielles présentes dans ce produit.