Selon Pasteur « Le microbe n’est rien. Le terrain est tout ». Lorsque l’on sait que la capacité respiratoire des bovins est 3.5 fois plus petite qu’un cheval de même poids et qu’un poumon altéré par une infection ne se régénère pas, on comprend la grande sensibilité des bovins aux affections respiratoires et les conséquences importantes engendrées, notamment sur la croissance de l’animal.
La prévention médicale est principalement basée sur la vaccination !
L’identification des germes responsables (écouvillon nasal, lavage broncho-alvéolaire, aspiration trans-trachéale, autopsie) permet d’adapter la prévention médicale. Celle-ci est principalement basée sur la vaccination mais son efficacité dépend de plusieurs facteurs :
- Être adaptée au microbisme de votre élevage : les germes sont-ils viraux (RS, PI3, IBR, BVD) ou bactériens (pasteurelles et mycoplasmes) ?
- Être effectuée avant la saison à risques : un protocole vaccinal avec primo injection et un rappel réalisé avant la période critique.
- Être capable de la couvrir entièrement (peut nécessiter un rappel supplémentaire)
De plus, sans maîtrise des facteurs de risques, les affections respiratoires ne pourront être solutionnées durablement. Ainsi, il est illusoire d’espérer ne pas avoir de toux dans une nurserie si vous n’avez pas réglé un problème de courant d’air au préalable, et ce même si les veaux sont vaccinés !
La tonte de la ligne de dos permet de réduire jusqu’à 15 % des affections respiratoires !
La conduite d’élevage (densité et achats d’animaux, mélange des classes d’âge, alimentation acidogène) mais surtout l’ambiance du bâtiment sont prépondérants dans les risques de pathologies respiratoires. Le manque de lumière (impact sur l’immunité générale), la poussière (attention à l’usage de pailleuse !), l’odeur d’ammoniac (adaptez la fréquence de curage !) sont d’autres facteurs à prendre en compte.
La mise en place d’ajustements permet de réduire l’impact négatif du bâtiment sur la santé pulmonaire des veaux. Ainsi, un trop grand volume d’air est souvent observé dans les nurseries. En conséquence, les veaux, encore monogastriques, ont rapidement froids. Pour limiter cette sensation, vous pouvez installer des toits amovibles. Ils créent des espaces plus chaleureux dans les cases collectives. Les variations de températures sont imprévisibles et la météo encore non contrôlable ! On peut ainsi observer en période hivernale des journées à forte amplitude thermique, source de risques de coups de froids à venir. En effet, les veaux bien pourvus en poils à cette saison vont transpirer à la mi-journée. Ils gardent le dos mouillé lorsque la nuit tombe. Dès lors, un simple coup de tondeuse le long de la colonne vertébrale peut réduire jusqu’à 15% les risques d’affections respiratoires !
Les médecines complémentaires sont une solution supplémentaire dans la gestion des troubles respiratoires.
Les médecines complémentaires représentent également une solution supplémentaire dans la gestion des troubles respiratoires. Ainsi, il existe des complexes homéopathiques mais également des compléments alimentaires contenant des extraits de plantes et/ou des huiles essentielles (sous forme de seaux à lécher, poudre, liquide ou même bolus) destinés à stimuler l’immunité face aux affections respiratoires. C’est par exemple le cas de Respi’Nat, développé par les équipes de Natur’Elevage.
L’aromathérapie présente des propriétés préventives et curatives intéressantes contre la toux des bovins. Certaines huiles telles que l’huile essentielle de Ravintsara, de Laurier Noble, d’Eucalyptus ou encore de Cyprès se retrouvent communément dans des produits d’hygiène ou en aromathérapie informationnelle pour soutenir la fonction respiratoire. Cette pratique repose sur l’usage de diffuseurs passifs (éponges, bouts de bois) permettant aux animaux de venir respirer de façon spontanée des huiles essentielles aux propriétés intéressantes (immunostimulantes, anti-infectieuses, expectorantes) dans la lutte contre les problèmes respiratoires.
Comme vous le voyez, des mesures de prévention comme la vaccination et de bonnes conditions de vie de vos animaux doivent limiter les pathologies respiratoires. Les médecines complémentaires ont également leur utilité pour vous mettre toutes les chances de votre côté.
Alors, la toux, toujours une fatalité ?