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Cellules & mammites

Je gagne en réactivité grâce au CMT !

par Dr Vét Vincent CHAUMARD

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Le CMT (California Mastitis Test) est également connu sous le nom de test au plateau, test au Teepol ou Leucocytest. C’est un outil indispensable dans la gestion des mammites et cellules en production laitière. En quelques secondes, il vous fournit une indication sur l’état d’infection des quartiers de la mamelle. Le tout est de savoir quand l’utiliser et comment l’interpréter : je vous donne les clés !

Quel est le principe du CMT ? Quel intérêt ?

En réalisant un CMT, on va mélanger le lait avec un réactif qui va faire éclater les cellules. Le contenu des cellules se libère et devient gélatineux. Plus il y a de cellules dans le lait, plus le mélange est gélatineux.

L’intérêt est donc de pouvoir évaluer, en quelques secondes, pour chaque quartier, si la vache présente une infection ou non. En salle de traite, on va ainsi pouvoir tester une vache en cas de suspicion lors de la préparation de la mamelle, ou si la traite est difficile ou inhabituellement longue. Quand une mammite se déclenche, cela permet aussi de vérifier sur les autres quartiers, s’il n’y a pas une infection subclinique. En traite robotisée, s’il y a une alerte de santé mammaire sur une vache ou une augmentation de la conductivité, cela permet d’avoir un critère de plus pour choisir ou non de traiter un quartier. Le test peut également être utilisé après réception des résultats du contrôle laitier. Toute vache qui a un résultat supérieur à 250 000 cellules/mL devrait être testée pour vérifier s’il y a un quartier infecté. Et ceci est d’autant plus important si la vache était saine jusque-là (< 100 000 cellules/mL).

Plus on agit tôt, meilleur sera le taux de guérison des mammites, ou des infections subcliniques. Le CMT est un formidable allié pour agir avec précocité. Par exemple, détecter un quartier infecté en ayant testé une vache montée en cellules d’un contrôle à l’autre, permet de traiter ce quartier avant que la mammite clinique ne se déclenche, et ainsi optimiser largement sa guérison bactériologique.

Comment réaliser un CMT ?

Le manipulateur doit avoir les mains propres et porter des gants propres. Le matériel utilisé pour le test (plateau et flacon) doit également être propre. Il faut bien nettoyer les trayons selon le protocole d’hygiène habituel, puis éliminer les premiers jets. Ensuite, traire manuellement du lait de chaque quartier dans les cupules, en repérant bien laquelle correspond à quel quartier. Incliner le plateau pour faire s’écouler le lait, jusqu’à faire apparaître le trait dans le fond de la cupule : ainsi il reste 2 mL de lait. Déposer 2 mL de réactif (Teepol, Leucocytest, durée de conservation de 2 ans) dans chaque cupule avec un flacon doseur. Garder le plateau bien horizontal en le remuant en petits cercles. Cela permet de mélanger le lait et le réactif puis d’observer la texture du mélange.

Comment interpréter un CMT ?

Pour déterminer le résultat du CMT, il faut surtout regarder la texture du mélange, qui est liée à la concentration cellulaire. En effet, sa couleur est plutôt liée au pH du lait, et donc moins pertinente ici.

Pour se repérer facilement, il faut retenir qu’un lait très pauvre en cellules aura la même consistance que de l’eau, après réaction. En revanche, avec un lait très concentré en cellules, on obtiendra un mélange très gélatineux, comme du blanc d’œuf. Entre les deux, on pourra obtenir des mélanges à la consistance plutôt huileuse. Le fait d’appliquer des mouvements circulaires au plateau en le maintenant horizontal permet très facilement d’observer la consistance du mélange.

 

Une fois les quatre quartiers observés, jeter le mélange en inclinant progressivement le plateau, car cela permet là encore d’observer la consistance des mélanges et éventuellement de lever des doutes sur certains quartiers. En effet, un mélange bien liquide va s’écouler progressivement, alors qu’un mélange gélatineux va s’écouler en un seul morceau. Parfois le mélange est tellement visqueux qu’il s’écoule difficilement en « collant » au plateau.

Quoi faire du résultat ?

Il peut être intéressant d’avoir un cahier dans la laiterie pour consigner les résultats des CMT réalisés sur les vaches. Voir même de l’enregistrer dans le dossier informatique de l’animal si vous êtes équipés d’un logiciel de suivi.

Tout quartier identifié comme infecté peut être traité selon le protocole prescrit par le vétérinaire traitant.

A retenir !

 

Le CMT est donc un allié crucial dans la détection des infections mammaires, qui permet de gagner en réactivité et ainsi d’améliorer le taux de guérison. Plus vous pratiquerez ce test, plus son interprétation vous semblera facile. Le plateau doit donc toujours être à portée de main et le flacon doseur ne doit jamais être vide !

 

 

 

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