Les alternatives peuvent être de différentes origines. Les plus classiques et les plus proches de la paille de céréales habituelle sont les paillages végétaux. Les pailles de colza et de maïs, bien que moins absorbantes qu’une paille de céréale sont des solutions de secours, à combiner avec une autre solution de paillage, pour s’assurer d’avoir des litières assez sèches. Le miscanthus, qui commence à se faire une place dans les systèmes agricoles français, peut être ensilé et utilisé pour les litières. Utilisés de façon plus anecdotique, les anas de lin, poudre de chanvre et balles de riz sont également des solutions, plutôt utilisées comme alternatives de secours : leur disponibilité et leurs tarifs n’en font pas des solutions intéressantes sur le long terme.
Le bois se présente pour les litières sous de multiples formes : sciures, copeaux, plaquettes… Par le passé, les scieries se débarrassaient purement et simplement de ces sous-produits. Mais depuis quelques années, avec le développement des chauffages à bois, cette denrée a pris de la valeur et est maintenant vendue.
D’autres alternatives, courantes dans les très grands élevages d’Amérique du Nord ou du Proche Orient depuis des années, commencent à faire leur apparition en Europe. Les litières à base de sable ou de dolomie sont réputées pour le confort et la propreté qu’elles assurent aux animaux. Les litières recyclant les effluents (fumier composté, fumier recyclé, lisier déshydraté…) prennent également de l’ampleur dans notre pays. Ces dernières nécessitent une gestion rigoureuse des protocoles afin de maintenir des résultats sanitaires satisfaisants.
Hormis le prix (achat des matières premières ou investissement et entretien du matériel), chacune de ces alternatives présente des avantages et inconvénients, qui font l’objet d’autres articles sur le blog. Un des critères de choix est notamment leur caractère absorbant, car c’est une des qualités que l’on recherche quand on parle de litière.
Facteurs d’absorption de différents matériaux de litières
Matériau | Facteur d’absorption * |
Paille de blé | 2,1 |
Paille d’orge | 2,0 |
Paille d’avoine | 2,4 à 2,5 |
Foin | 3,0 |
Fran de scie | 1,5 à 2,5 |
Copeaux | 1,5 à 2 |
Tiges de maïs | 2,5 |
Sable | 0,3 |
Poudre de chanvre | 3,8 |
Anas de lin | 4,5 |
* Poids de l’eau retenue par unité de poids de matériau sec dans l’hypothèse d’une teneur en humidité initiale de la litière <10 %
Source : adaptée du Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires Rurales de l’Ontario
Les alternatives proposées dans cet article peuvent être utilisées en complément de la paille afin de réduire les consommations. Certaines peuvent même s’y substituer totalement. Les solutions sont nombreuses et beaucoup présentent des coûts et des propriétés qui méritent que l’on s’y intéresse autrement qu’en roue de secours.
Articles à consulter pour aller plus loin :
- Litière sable ou dolomie, le confort avant tout
- Quel végétal pour votre litière ?
- Que penser des litières à base de bois ?
Dans tous les cas, avant de changer de matériau de paillage, pensez à vérifier vos capacités de stockage et vos plans d’épandage. Et enfin n’oublions pas une évidence : plus les animaux passeront du temps au pâturage et moins il y aura besoin de pailler.